Chez les insectes sociaux comme les abeilles, la communication s’avère être d’une importance capitale. En effet, sans communication, aucune coordination ni cohésion ne peut être établie. Mais comment font les abeilles pour communiquer entre elles ?
La communication par les phéromones
Comme nous l’expliquent les équipes de Luberon Apiculture que nous avons interrogées pour l’occasion, les abeilles utilisent des sortes d’odeurs pour communiquer entre elles. Ces fameuses odeurs, appelées « phéromones », sont perçues par les récepteurs antennaires. Ces phéromones sont utilisées par les abeilles dans de nombreuses situations : elles leurs permettent de s’orienter ou d’effectuer la reconnaissance de la colonie.
Elles sont également utilisées lors de l’accouplement, dans les réactions de défense et d’alarme, et dans l’intégration des activités de la colonie. On peut donc distinguer plusieurs sortes de phéromones : les phéromones de Nasanoff, les phéromones du pied (ou glandes d’Arnhart) et les phéromones royales.
– Les phéromones de Nasanoff sont produites par la glande située sur la face dorsale abdominale des abeilles, appelée « glande de Nasanoff ». Les phéromones produites par cette glande sont à usage multiple : elles permettent de marquer un lieu intéressant, comme une source d’eau, de nectar, ou l’entrée de la ruche par exemple. Mais comment font les abeilles pour diffuser ces phéromones ? Tout simplement en exposant leur abdomen et en le ventilant en battant des ailes. L’odeur de la phéromone produite est alors diffusée vers les autres ouvrières.
– Les phéromones du pied ou glandes d’Arnhart : ici, le principe est encore plus simple : les glandes d’Arnhart qui sont situées à l’extrémité des pattes secrètent des phéromones qui permettent à la fois à l’abeille de ne pas glisser, et en même temps de laisser une empreinte odorante là où elle s’est posée (à l’entrée de la ruche, ou sur une fleur par exemple).
– Les phéromones royales : les phéromones émises par la reine sont pour la colonie d’une très grande importance et peuvent avoir plusieurs origines. On distingue donc les phéromones produites par les glandes mandibulaires, par les glandes abdominales et par l’extrémité des pattes. La phéromone mandibulaire est entièrement répartie sur le corps de la reine, et se disperse dans la ruche par sa volatilité, par contact avec d’autres individus (ouvrières) ou encore par échange de nourriture.
La communication par danses
La phéromone n’est pas le seul moyen de communication de l’abeille. Elle utilise également la danse pour communiquer la localisation, l’importance et la nature d’une source de nectar donnée. Deux sortes de danses sont alors utilisées, dépendamment de la distance à laquelle se situe la source.
– La danse en rond : si la source se situe à moins de 100 mètres, la butineuse retourne à la ruche, fait goûter le nectar et fait également sentir le parfum dont elle est imprégnée aux autres abeilles. Elle effectue ensuite une danse en rond consistant à décrire des cercles concentriques autour d’une cellule. Les autres abeilles chercheront donc à leur tour cette source en sachant qu’elle se situe à moins de 100 mètres.
– La danse en huit : si la source est plus éloignée, la butineuse effectuera une danse en huit pour le signaler. Dans sa danse, elle prendra soin cette fois-ci de montrer la direction à suivre aux autres abeilles en effectuant une légère ligne droite lors de l’intersection des deux boucles.
On espère que vous connaissez un tout petit peu mieux cet insecte exceptionnel et pourtant en voie de disparition.